Archive for the 'santé' Category

Une léproserie à Mont-Cornillon

13 juin 2011

Lorsque l’on quitte la route qui va à la Chartreuse pour prendre celle de Jupille, le premier objet qui frappe les regards, est l’hospice de Cornillon, situé au pied de la montagne et dont la tour gothique remonte au 12° siècle.

Quand de gigantesques expéditions eurent multiplié nos relations avec l’Orient, la lèpre, rapportée dans notre pays, s’y propagea en raison du grand nombre des Liégeois qui allaient combattre en Palestine et des pèlerins qui se rendaient aux Saints-Lieux. Au retour des croisés, ceux d’entre eux qui étaient frappés de la lèpre étaient considérés comme des objets dignes de la commisération générale ; on se faisait un devoir de les servir ; on regardait même la maladie qui les accablait comme une faveur particulière, un présent inestimable de la Divinité. Mais bientôt cette maladie redoutable exerça de si affreux ravages que l’on sentit la nécessité de séquestrer de la société ceux qui en étaient atteints. A l’aide d’aumônes publiques , on leur fit construire au pied du Mont-Cornillon de petites huttes, où ils étaient conduits avec tout l’appareil usité dans les enterrements.

Le zèle de la charité s’étant refroidi, ces infortunés se trouvèrent privés de toutes les commodités et même des choses nécessaires aux plus stricts besoins de la vie ; mais une sainte fille nommée Julienne, émue de compassion, leur fit don de deux cent-trente bonniers de terre. Le comte de Clermont y joignit cent bonniers de bois; d’autres seigneurs firent aussi des largesses , au moyen desquelles on construisit cet hospice l’an 1182. Il fut divisé en deux léproseries pour hommes et pour femmes, desservies par des religieux et des religieuses. Sainte Julienne devint la seconde Prieure de celle-ci et la première du nouvel établissement

Promenades historiques dans le pays de Liége, Volume 1, Jean Pierre Paul Bovy


Liège au 12ème siècle
Autres billets sur la santé et les épidémies à Liège

A Spa, les eaux de la Sauvenière ont fait du bien à la duchesse d’Orléans

26 août 2008

De Spa , ce 26 Août.

Les eaux de la Sauveniere ayant fait du bien à Madame la Duchesse d’Orléans, ses Enfants ont fait autour de cette fontaine une promenade réellement ravissante, dans un bois qui étoit inculte & plein de pierres & de rochers. On a enlevé les pierres & les roches qui étoient dans les chemins, on a tracé des routes, sablé, éclairci le bois , posé des bancs , formé des ponts sur des torrents, & parsemé le bois de charmantes bruyeres en fleurs. A l’extrémité de cette promenade , qui est très-vaste , on trouve une espece de bosquet, qui a une percée qui donne sur un précipice d’une grande beauté par sa profondeur , & parce qu’il est orné de rochers majestueux, de sources, de verdure & d’arbres. Au-delà de ce précipice , on découvre une vue très-belle & très-étendue.

Spa, la source de la Sauveniere

Spa, la source de la Sauveniere

Dans ce bosquet, nous avons placé, sur un tertre de gazon , un Autel à la reconnoissance, en marbre ,blanc , & dont la forme a été dessinée par M. de Myris.
Au haut de l’Autel , on lit ces mots en gros caracteres : à la reconnoissance ; & plus bas cette inscription:
 » Les eaux de la Sauveniere ayant rétabli la santé de Madame la Duchesse d’Orléans , ses Enfants ont voulu embellir les environs de la fontaine, & ont eux-mêmes tracé les routes & défriché ce bois, avec plus d’ardeur & d’assiduité que les Ouvriers qui ont travaillé sous leurs ordres « .

Œuvres complètes de Madame la Comtesse de Genlis, Tome XXI, Stéphanie Félicité Genlis, 1792


Liege au 18ème siècle
Santé à Liège

A Liège, l’Usine de la Vieille-Montagne rend-elle le quartier de St-Léonard insalubre ?

24 août 2008

« Le conseil communal de Liège s’est occupé d’une affaire concernant la Vieille-Montagne, établissement de Saint-Léonard à Liège.

Saisi de cette affaire par la deputation permanente, le conseil avoit, en comité général, renvoyé le dossier aux commissions de police et du contentieux, au nom desquelles un rapport a été présenté. Les conclusions prises à l’unamité par la commission tendoient à demander préalablement l’avis du conseil de salubrité publique sur les trois points suivants :
1° Quelles sont actuellement l’importance et l’étendue de la fabrication à l’usine de Saint-Léonard?
2° Le voisinage d’un établissement où l’on travaille le zinc est-il incommode, dangereux, insalubre : dans quelle mesure et dans quel rayon ?
3° Existe-t-il des moyens propres à faire disparoître en tout ou en partie les incommodités et l’insalubrité résultant de la fabrication du zinc?

Liège, four pour l'extraction du Zinc, Dony

Liège, four pour l'extraction du Zinc, Dony

Après de longs débats pour et contre les conclusions , le conseil a adopté la résolution suivante proposée par un membre : « Le conseil, vu les inconvénients qui sont résultés jusqu’à présent de la fabrication du zinc par la Société de la Vieille-Montagne, est d’avis que ladite Société ne doit pas être autorisée à continuer cette fabrication, à moins que l’on ne puisse y apporter des modifications qui donnent la certitude que tous ces inconvénients, ou au moins la plupart d’entre eux, viendront à disparoître. »  »


Journal historique et littéraire, Tome XXII, Liège, chez Kersten, 1855.

Autres billets sur l’industrie à Liège
La santé à Liège
Liège au 19ème siècle

L’exportation de grains est interdite à Liège après la révolte des rivageois

30 juillet 2008

« Le 30 [juillet], la généralité de la cité s’assembla de nouveau , par ordre du prince, et s’occupa de plusieurs ordonnances touchant le bien commun.

On interdit expressément toute exportation de grains; on ferma toutes les tavernes situées dans les campagnes, comme étant des lieux de refuge pour les mauvais garçons, et l’on statua des peines sévères contre les brasseurs et les boulangers qui enfreindraient les réglemens.

En outre, comme beaucoup- d’étrangers, de gens pauvres et bannis d’autres lieux , venaient à Liège , manger le pain des nécessiteux et y apporter des pestes et autres maladies, il fut enjoint à ces sortes de gens de quitter la cité et la banlieue dans l’espace de trois jours , sous peine , la première fois . d’être fouettés aux quatre coins du marché et de perdre une oreille, la deuxième, d’avoir le poing droit coupé , et la troisième , d’être jetés à la rivière.  »

Revue Belge, publiée par l’association nationale pour l’encouragement et le développement de la littérature en Belgique,  Tome second, Liège, 1835


Liège au 16ème siècle
Mouvements sociaux à Liège