« Suivant une ancienne coutume, qu’on retrouve encore en certains lieux, la cathédrale de Liège était devenue comme une place publique, où prêtres et laïques allaient et venaient sans gène, se réunissaient pour causer de nouvelles, d’affaires, pour conclure des marchés; le lieu saint était devenu, selon l’expression énergique de Jésus, une caverne de voleurs.
Souvent les évêques avaient essayé de réprimer cette profanation, mais en vain. Cette fois-ci, Groesbeek résolut d’effrayer les récalcitrants par la rigueur de la peine. Il publia un édit portant que tout individu, de quelque condition ou état qu’il fût, qu’on trouverait se promenant, causant ou traitant d’affaires dans le temple de St-Lambert, serait puni d’un jour de prison au pain et à l’eau pour la première fois, outre les châtiments déjà comminés par l’Évéque ou par ses prédécesseurs, et que, pour la seconde fois et les suivantes, il serait puni arbitrairement, selon la gravité du cas, et verrait en outre frapper de nullité tout engagement pris dans ledit temple.
J’ignore si la sévérité de la loi supprima l’abus. Quoi qu’il en soit, Groesbeek fit bien de le combattre, même avec son pouvoir de prince temporel. Sachons-lui gré de ce petit effort pour corriger les mœurs de ses ouailles. »
Histoire de la Réformation dans l’ancien pays de Liége, D. Lenoir, 1861
Droit et l’administration à Liège
Droit et justice à Liège
Autres billets sur la cathédrale St-Lambert
Le commerce à Liège
Le 16 ème siècle à Liège