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Les funérailles de Notger furent très-solennelles

10 avril 2008

« Notger, dans ses dernières années, fit un partage des terres de son église , qui eut de fâcheuses suites. Les ayant divisées en trois parts, il en retint une pour lui , donna la seconde à la noblesse du pays , et la troisième aux églises et aux monastères. Il arriva de là, par le laps de tems, que les nobles, oubliant ce qu’ils devaient a l’église de Liège, se prévalurent des bienfaits qu’ils eu avaient reçus pour se tirer de sa dépendance.

Notger termina sa carrière, suivant un ancien auteur cité par Foulon, le 10 avril, jour du jeudi-saint de l’an 1007. Mais ces notes chronologiques ne s’accordent pas, Pâques tombant cette année le 6 et non le 13 avril.

Nous aimons mieux nous en rapporter à Lambert le Petit, qui met simplement la mort de Notger en 1008, sans marquer le mois ni le jour. Les funérailles de ce prélat furent très-solennelles et durèrent cinq jours. Le premier jour, dit Gilles d’Orval , on porta le corps à l’église de Saint- Lambert, le second à celle de Sainte-Croix , le troisième, à celle de Saint-Martin, le quatrième à celle de Saint-Paul, et le cinquième à Saint-Jean, où il fut inhumé dans la chapelle de Saint- Hilaire. Notger fonda les églises de Sainte-Croix et de Saint – Jean , dans sa ville épiscopale , et y commença celle de Saint-Denis.  »

L’art de vérifier les dates des faits historiques, des inscriptions, des chroniques, et autres anciens monuments avant l’ère chrétienne. Tome 14, Paris, 1819


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Les princes-évêques de Liège
Liège au 11ème siècle

Liège, église St-Denis, tour construite par Notger vers 990
Liège, église St-Denis

Notger dirige les écoles de l’abbaye de Stavelot

9 avril 2008

« La patience, l’humilité, la modération, devroient, toujours être l’apanage de celui qui se dévoue à l’état religieux : Notger , à ces qualités, joignoit un génie flexible susceptible d’entreprendre & d’exécuter les plus grandes choses. A peine sorti de l’enfance, reçu dans le monastère de St.-Gal, il y fit de si bonnes études, &, par son application, acquit en peu de temps des connoissances si étendues, qu’Odillon, Abbé de Stavelo, le pria de se charger de la direction des écoles de son Abbaye : il y enseigna les sciences à une jeunesse nombreuse, parmi laquelle on distinguoit le célèbre Adelman & le philosophe Eggihard.

L\'abbaye de Stavelot

On le rappela bientôt à son premier monastère, pour y remplir les fonctions de Prieur. Une vie édifiante , des mœurs douces & faciles, l’assiduité au travail : voilà l’exemple qu’il proposoit à suivre aux religieux de St.-Gal. Semblable à une brillante aurore qui présage un beau jour , sa réputation naissante attira les regards d’Othon premier ; Brunon , Archevêque de Cologne, qui se plaisoit à rassembler les savans à la cour de cet Empereur, ne voulut pas laisser tant de talens enfouis dans un cloître : il invite le jeune solitaire à paroitre sur un théâtre plus vaste & plus digne de lui. Notger s’arrache à regret à l’asyle qu’il s’étoit choisi. Othon le reçut avec bonté, lui accorda sa confiance, & l’initia même aux secrets de l’état : tel fut le fruit de son amabilité, de sa profonde érudition, & principalement de son habileté dans les affaires.  »


Mélanges de littérature et d’histoire, Hilarion Noël Villenfagne d’Ingihoul, Liège, 1788


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Les princes-évêques de Liège
Liège au 10ème siècle

Sous Notger, les écoles de Liège acquirent un haut degré de réputation

8 avril 2008

« Notger succédait à trois princes qui n’avaient rien épargné pour introduire à Liège le goût des sciences et des belles-lettres. Mais c’est sous cet évêque, le plus docte de son temps, omnium, dit Du Boulai, sui temporis doctissimus, où les écoles de Liège acquirent un si haut degré de réputation, que les étrangers y venaient de tous les côtés.

L’évêque Notger savait qu’on pouvait comparer l’enfance à une terre féconde; si elle est bien cultivée, si l’on y sème de bon grain, elle produit une abondante moisson ; de là ses soins vigilants pour se procurer des professeurs intelligents , zélés et de mœurs irréprochables, parce qu’il voulait, qu’en acquérant des connaissances , leurs disciples apprissent aussi à estimer la vertu.

Les écoles de Liège donnèrent pour le xie et le xii siècle qui suivirent celui de Notger, beaucoup de personnes habiles qui ne firent qu’ajouter à leur réputation. Mais la renommée des écoles de Liège était trop éclatante pour qu’elles pussent se soutenir longtemps dans le même état. On les vit décliner insensiblement, ainsi que presque toutes les écoles célèbres de France, vers leur décadence. Enfin, elles furent remplacées dans beaucoup de villes par des universités, et les Liégeois allèrent dans les xiii° et xiv° siècles jusqu’à Paris, puiser des connaissances qu’ils ne pouvaient plus acquérir chez eux. »

Histoire des bibliothèques publiques de la Belgique, Jean Pie Namur, Tome 1er, Bruxelles, 1840


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Les princes-évêques de Liège
Liège au 10ème siècle

Notger construit un rempart sur la montagne du Publémont

7 avril 2008

« Notger s’intéressa vivement pour les Chanoines de St.-Martin, &, par son crédit, obtint de cet Empereur que ce chapitre possédât ces biens en propre. Il fit plus encore pour cette église : sa situation sur une éminence étoit très-favorable à l’emplacement d’une forteresse qui, en troublant le repos des Chanoines, auroit dominé sur la ville. Le Prince de Liège, pour éviter cet assujétissement, fit entourer la Collégiale de St.-Martin, & toute cette montagne qui commencent à être habitée, d’un rempart très-solide, garni de tours; il poursuivit ce rempart, dont il ceignit la ville entière, ouvrage immense & vraiment digne de fixer les regards du souverain.

Quelques écrivains pensent qu’avant cette époque, Liège n’étoit point entouré de murailles. Mais je crois, avec le père Fisen, que cette ville s’étant agrandie considérablement depuis St. Hubert, Notger aura senti la nécessité de renfermer dans l’enceinte de Liège plusieurs maisons nouvellement construites, & surtout les Collégiales & les Monastères que lui ou ses prédécesseurs avoient bâtis. »


Mélanges de littérature et d’histoire, Hilarion Noël Villenfagne d’Ingihoul, 1788


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