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André Severin est enterré sous l’orgue de St-Jacques

5 mars 2008

SEVERIN (André), facteur d’orgues, né à Maestricht et décédé à Liège en 1673. On voit sur son tombeau l’épitaphe suivante, dans l’église de Saint-Jacques :

André Severin , en son art sans pareilles
Nous a fait ces orgues, l’une de ses merveilles,
Reçut à Maestricht sa vie et son estre,
Et mourut, rempli de grâces , dans ces cloistres :
Ainsi , d’un destin très-heureux ,
Son corps repose dans ces lieux ,
Son âme esclate dans les cieux,
Et son ouvrage au milieux.

Pour l’intelligence de cette épitaphe un peu singulière, il faut observer que Severin est enterré sous son ouvrage, c’est-à-dire, sous les orgues qui, en effet sont excellentes et passent pour être les meilleures de Liège.


Biographie liégeoise ou, Précis historique et chronologique de toutes les personnes qui se sont rendues célèbres…, Antoine Gabriel de Becdelièvre-Hamal, 1837


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L’orgue de St-Jacques à Liège

20 novembre 2007

L’orgue, d’une richesse extraordinaire, déploie, à ses deux côtés, d’immenses panneaux dorés, dont l’intérieur est couvert de peintures.

Ces panneaux se fermaient dans les jours ordinaires, et servaient à protéger l’orgue contre la poussière; on ne les ouvrait qu’aux jours de fêtes, pour laisser passer les saintes harmonies, et donner au peuple, avec le plaisir d’entendre la musique céleste, celui de voir le magnifique instrument d’où elle sortait.

Depuis que la destruction des abbayes a fait de cette église la propriété longtemps abandonnée de la ville, les panneaux sont demeurés ouverts; on craindrait de les ébranler sur leurs gonds rouilles; et l’orgue reste muet, ouvrant inutilement ses deux grandes ailes chargées de saints et d’anges, que les vibrations de l’instrument feraient peut-étre tomber en poussière.

Liège orgue à St-JacquesLe buffet, dont le sommet se détache sur un fond de lumière et de pointures, formé par les vitraux de la rosace et par les fresques de la muraille extérieure, descend en pointe presque à portée de la main d’homme, et se termine en forme de cul-de-lampe, par un faisceau de cinq niches où sont cinq statues; au milieu, celle de la Vierge ; à ses côtés, deux saintes portant l’encensoir; aux deux coins, deux prophètes.

Cette pointe coupe en deux parties égales un balcon en bois doré, où s’appuyaient les chanteurs qui accompagnaient l’orgue, et au-dessous duquel sont, de chaque côté, six niches avec leurs saints, rois ou prophètes, vêtus d’habits dorés, et assis sur des trônes peints en rouge, que couvre un petit dais sculpté à jour.

Les inscriptions placées au bas du cul-de-lampe, donnent la date de l’achèvement de l’église, 1538.

L’abbé régnant s’y félicite d’avoir mis la dernière main à ce bel ouvrage et en rend gloire à Dieu. On lui eût permis même un peu de vanité mondaine.


La revue de Paris, souvenirs de voyage III, Liège, Marc Le Goupils, 1836.

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