Archive for the 'école' Category

Sous Notger, les écoles de Liège acquirent un haut degré de réputation

8 avril 2008

« Notger succédait à trois princes qui n’avaient rien épargné pour introduire à Liège le goût des sciences et des belles-lettres. Mais c’est sous cet évêque, le plus docte de son temps, omnium, dit Du Boulai, sui temporis doctissimus, où les écoles de Liège acquirent un si haut degré de réputation, que les étrangers y venaient de tous les côtés.

L’évêque Notger savait qu’on pouvait comparer l’enfance à une terre féconde; si elle est bien cultivée, si l’on y sème de bon grain, elle produit une abondante moisson ; de là ses soins vigilants pour se procurer des professeurs intelligents , zélés et de mœurs irréprochables, parce qu’il voulait, qu’en acquérant des connaissances , leurs disciples apprissent aussi à estimer la vertu.

Les écoles de Liège donnèrent pour le xie et le xii siècle qui suivirent celui de Notger, beaucoup de personnes habiles qui ne firent qu’ajouter à leur réputation. Mais la renommée des écoles de Liège était trop éclatante pour qu’elles pussent se soutenir longtemps dans le même état. On les vit décliner insensiblement, ainsi que presque toutes les écoles célèbres de France, vers leur décadence. Enfin, elles furent remplacées dans beaucoup de villes par des universités, et les Liégeois allèrent dans les xiii° et xiv° siècles jusqu’à Paris, puiser des connaissances qu’ils ne pouvaient plus acquérir chez eux. »

Histoire des bibliothèques publiques de la Belgique, Jean Pie Namur, Tome 1er, Bruxelles, 1840


Autres billets sur Notger
Les princes-évêques de Liège
Liège au 10ème siècle

Les enfants employés dans les mines de Liège savent-ils lire ?

25 janvier 2008

« Réponses de M. l’Ingénieur du sixième district de la troisième division des mines. Liège

QUESTION. Les enfants employés dans les mines, savent-ils, en général, lire et écrire? Ont-ils des heures libres pendant lesquelles ils pourraient assister aux leçons, soit des écoles du jour, soit des écoles dû soir, là où il en existe?

Enfant Mine charbonnage

RÉPONSE, Les enfants employés dans les mines ne savent pas, en général, lire et écrire. Les mineurs sont, sous ce rapport, d’une insouciance très-grande; dans beaucoup de mines d’ailleurs, les enfants, même au-dessous de dix ans, gagnent déjà un salaire, en faisant le triage des pierres sur les tas de charbon extrait. Dans les mines de Seraing, les enfants étant employés douze heures par jour, il est impossible qu’ils puissent, après une fatigue aussi prolongée, suivre avec le moindre fruit les leçons données aux écoles. Dans les mines situées au nord de la Vesdre, le travail du matin cessant vers deux heures, les ouvriers pourraient assister aux écoles du soir, s’il en existait. »

Enquête sur la condition des classes ouvrières et sur le travail des enfants, 1846, Ministère de l’intérieur

Autres billets sur les mines, ici
Liège au 19ème siècle

Situation de l’instruction primaire en province de Liège, en 1854

18 octobre 2007

De son côté, M. l’évêque de Liège, dans son rapport sur l’état de l’enseignement religieux pendant l’année 1854, s’exprime ainsi :
 » Quoique le nombre des élèves augmente dans beaucoup d’endroits, la fréquentation des écoles continue de laisser beaucoup à désirer dans plusieurs districts de la province de Liège. Dans les contrées agricoles, une foule d’écoles sont presque désertes dès les mois de mai et de juin. Mais c’est surtout dans les contrées industrielles et manufacturières que ce mal a une gravité qui donne à réfléchir. Ainsi, pour ne citer qu’un seul exemple, dans la populeuse commune de Seraing, qui comprend 18,000 âmes, toutes les écoles communales et privées réunies ne donnent que six cents et quelques élèves! La meilleure volonté du clergé, les efforts réunis des inspecteurs civils et ecclésiastiques, les mesures administratives du Gouvernement et des différentes autorités ne parviendront jamais à guérir cette plaie ; je forme des vœux pour que le législateur puisse, dans un avenir peu éloigné, s’occuper sérieusement de cette question d’un si haut intérêt social, et apporter un remède efficace à ce mal si désastreux pour toute culture intellectuelle et morale.  »

Rapport triennal sur la situation de l’instruction primaire en Belgique, par M. P. De Decker, Ministre de l’intérieur, 1856


Liège au 19ème siècle

Après sa guérison, l’évêque Eracle fonde l’église St-Martin à Liège (965).

7 octobre 2007

« Héraclius [.. ]venait de succéder à Baudri sur le siége de Liége (959) [..].

L’évêque Héraclius, dont nous venons de parler, ne se distingua pas moins par sa piété que par sa science. Il était tourmenté d’un horrible cancer, qui lui dévorait les chairs, et défiait tous les efforts de la médecine(b). Voyant les remèdes humains inutiles, il résolut de s’adresser au glorieux St. Martin de Tours, dont on racontait chaque jour les nombreux prodiges; et se fit porter près du tombeau de ce célèbre Thaumaturge de la France. Il nous a laissé lui-même la relation de ce qui lui arriva pour lors. Après avoir passé sept jours dans l’église du Saint, en larmes et en prières : il vit la nuit suivante St. Martin lui- même, qui s’avança vers lui et lui dit : « Mon frère Héraclius, Notre Seigneur J.-C., dans sa miséricorde, veut bien vous guérir. Allez trouver nos frères les chanoines (de Tours) et dites leur ce que le divin Sauveur vient de vous faire, pour qu’ils l’en remercient avec tout le peuple. Aujourd’hui même vous offrirez en reconnaissance à Dieu une messe solennelle, afin d’augmenter la foi et la confiance de ceux qui vous ont vu, hier encore, condamné à une mort inévitable.
L’évéque se hâta de se lever. Les ecclésiastiques et le chevaliers qui l’avaient accompagné, ainsi que tout le collége des chanoines, furent bien étonnés de le voir sain et vigoureux. Il leur montra la place où avait été le siége du mal. Tout avait disparu : une petite ligne rouge l’entourait encore, comme pour attester d’autant mieux le miracle. Aussitôt les chanoines le choisirent pour confrère.
Il célébra avec pompe le saint sacrifice et combla l’église de présents. Chaque année il retournait à Tours pour remercier Dieu d’une si insigne faveur. Il ne se contenta point de ces marques de gratitude; il bâtit dans sa ville épiscopale une église sous l’invocation de St. Martin, et y fonda un chapitre de 30 chanoines. Ce chapitre reçut la même régle que celui de Tours, et il se forma entre les deux communautés une sainte union de prières, de bonnes œuvres et de mérites. Ils avaient ordre de se visiter souvent les uns les autres et de se traiter en tout comme frères.

Liège, Eracle, guérison miraculeuse

Liège, Eracle, guérison miraculeuse

(b) On nommait ce genre de maladie, le loup; et l’évêque lui-même raconte que l’inflammation était si violente , qu’elle dévorait par jour plus de quatre poulets, qu’on appliquait sur la plaie pour l’adoucir. Celle-ci ne laissait pas cependant que de s’élargir sans cesse. »

Belgique catholique. Saints et grands hommes du catholicisme en Belgique, Corneille Smet, 1852

Liège au 10ème siècle
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