« Notger succédait à trois princes qui n’avaient rien épargné pour introduire à Liège le goût des sciences et des belles-lettres. Mais c’est sous cet évêque, le plus docte de son temps, omnium, dit Du Boulai, sui temporis doctissimus, où les écoles de Liège acquirent un si haut degré de réputation, que les étrangers y venaient de tous les côtés.
L’évêque Notger savait qu’on pouvait comparer l’enfance à une terre féconde; si elle est bien cultivée, si l’on y sème de bon grain, elle produit une abondante moisson ; de là ses soins vigilants pour se procurer des professeurs intelligents , zélés et de mœurs irréprochables, parce qu’il voulait, qu’en acquérant des connaissances , leurs disciples apprissent aussi à estimer la vertu.
Les écoles de Liège donnèrent pour le xie et le xii siècle qui suivirent celui de Notger, beaucoup de personnes habiles qui ne firent qu’ajouter à leur réputation. Mais la renommée des écoles de Liège était trop éclatante pour qu’elles pussent se soutenir longtemps dans le même état. On les vit décliner insensiblement, ainsi que presque toutes les écoles célèbres de France, vers leur décadence. Enfin, elles furent remplacées dans beaucoup de villes par des universités, et les Liégeois allèrent dans les xiii° et xiv° siècles jusqu’à Paris, puiser des connaissances qu’ils ne pouvaient plus acquérir chez eux. »
Histoire des bibliothèques publiques de la Belgique, Jean Pie Namur, Tome 1er, Bruxelles, 1840
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