Noble de sang , de coeur magnanime , pieux , sage et hardi , tel fut dépeint le Prince Obert : ce fut sous son règne que Godefroid partant pour la seconde fois pour la Terre Sainte, vendit à L’église de Liège le duché de Bouillon, Le prix de cette vente fut de quatre cents marcs d’or et de 1400 marcs d’argent. En ce temps là , l’or et l’argent étant rares , on dut pour réaliser cette valeur, dépouiller en partie la riche châsse de St. Lambert. Obert recueillit d’immenses richesses de la succession de sa mère qui mourut en l’an 1108. Suivant les manuscrits ,cette Princesse jouissait d’un revenu de 800 livres de gros qui, suivant ces mêmes manuscrits équivalaient à 1800 mille florins. Quelque fondés ou inexacts que pussent être ces chiffres, il est hors de doute qu’Obert employa une partie de la riche succession de sa mère d’abord à rendre à la châsse de St. Lambert toute la valeur dont elle avait été amoindrie , puis à acquérir la hauteur de Fragnée et 900 bonniers de terre en Hesbaye dont il dota les églises collègiales de Liège. Obert fit encore bâtir et dota les églises paroissiales de Ste. Foi et de S. Hubert, il consacra lui-même cette dernière le jour de St. Vincent l’an 1110.
Un an avant sa mort, l’Empereur Henri IV ayant pris les Liégeois en affection particulière, fit jeter les fondemens d’un nouveau mur d’enceinte. Il y avait alors dix fois plus de peuple hors que dans l’enceinte des murs qu’avait fait construire St. Hubert.
L’Empereur avait demandé et obtenu une prébende dans la cathédrale dont il est demeuré titulaire jusqu’à sa mort.
Le Prince Obert mourut l’an 1114, et fut enterré dans le vieux chœur de l’èglise cathédrale de St. Lambert. Il fut sans contredit l’un des plus grands Princes de Liège.
Recherche et dissertations sur l’histoire de la Principauté de Liège, Louis Mar. Guil. Jos Crassier, Liège, 1845