Archive for the 'XII' Category

le Prince Obert de Liège

2 avril 2012

Noble de sang , de coeur magnanime , pieux , sage et hardi , tel fut dépeint le Prince Obert : ce fut sous son règne que Godefroid partant pour la seconde fois pour la Terre Sainte, vendit à L’église de Liège le duché de Bouillon, Le prix de cette vente fut de quatre cents marcs d’or et de 1400 marcs d’argent. En ce temps là , l’or et l’argent étant rares , on dut pour réaliser cette valeur, dépouiller en partie la riche châsse de St. Lambert. Obert recueillit d’immenses richesses de la succession de sa mère qui mourut en l’an 1108. Suivant les manuscrits ,cette Princesse jouissait d’un revenu de 800 livres de gros qui, suivant ces mêmes manuscrits équivalaient à 1800 mille florins. Quelque fondés ou inexacts que pussent être ces chiffres, il est hors de doute qu’Obert employa une partie de la riche succession de sa mère d’abord à rendre à la châsse de St. Lambert toute la valeur dont elle avait été amoindrie , puis à acquérir la hauteur de Fragnée et 900 bonniers de terre en Hesbaye dont il dota les églises collègiales de Liège. Obert fit encore bâtir et dota les églises paroissiales de Ste. Foi et de S. Hubert, il consacra lui-même cette dernière le jour de St. Vincent l’an 1110.

Un an avant sa mort, l’Empereur Henri IV ayant pris les Liégeois en affection particulière, fit jeter les fondemens d’un nouveau mur d’enceinte. Il y avait alors dix fois plus de peuple hors que dans l’enceinte des murs qu’avait fait construire St. Hubert.

L’Empereur avait demandé et obtenu une prébende dans la cathédrale dont il est demeuré titulaire jusqu’à sa mort.

Le Prince Obert mourut l’an 1114, et fut enterré dans le vieux chœur de l’èglise cathédrale de St. Lambert. Il fut sans contredit l’un des plus grands Princes de Liège.

Recherche et dissertations sur l’histoire de la Principauté de Liège, Louis Mar. Guil. Jos Crassier, Liège, 1845

Une léproserie à Mont-Cornillon

13 juin 2011

Lorsque l’on quitte la route qui va à la Chartreuse pour prendre celle de Jupille, le premier objet qui frappe les regards, est l’hospice de Cornillon, situé au pied de la montagne et dont la tour gothique remonte au 12° siècle.

Quand de gigantesques expéditions eurent multiplié nos relations avec l’Orient, la lèpre, rapportée dans notre pays, s’y propagea en raison du grand nombre des Liégeois qui allaient combattre en Palestine et des pèlerins qui se rendaient aux Saints-Lieux. Au retour des croisés, ceux d’entre eux qui étaient frappés de la lèpre étaient considérés comme des objets dignes de la commisération générale ; on se faisait un devoir de les servir ; on regardait même la maladie qui les accablait comme une faveur particulière, un présent inestimable de la Divinité. Mais bientôt cette maladie redoutable exerça de si affreux ravages que l’on sentit la nécessité de séquestrer de la société ceux qui en étaient atteints. A l’aide d’aumônes publiques , on leur fit construire au pied du Mont-Cornillon de petites huttes, où ils étaient conduits avec tout l’appareil usité dans les enterrements.

Le zèle de la charité s’étant refroidi, ces infortunés se trouvèrent privés de toutes les commodités et même des choses nécessaires aux plus stricts besoins de la vie ; mais une sainte fille nommée Julienne, émue de compassion, leur fit don de deux cent-trente bonniers de terre. Le comte de Clermont y joignit cent bonniers de bois; d’autres seigneurs firent aussi des largesses , au moyen desquelles on construisit cet hospice l’an 1182. Il fut divisé en deux léproseries pour hommes et pour femmes, desservies par des religieux et des religieuses. Sainte Julienne devint la seconde Prieure de celle-ci et la première du nouvel établissement

Promenades historiques dans le pays de Liége, Volume 1, Jean Pierre Paul Bovy


Liège au 12ème siècle
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La Reine des Concubines à Liège

31 mars 2008

« La fête des fous a trouvé plus d’une histoire. Voici une anecdote qui semble appartenir au même sujet. Sous Albéron II , évêque de Liège, dont l’avénement eut lieu en 1136 , les mœurs des Liégeois étaient fort relâchées.

C’est alors qu’on imagina , pour égayer les solennités trop graves des fêtes de Pâques et de la Pentecôte , de créer une reine, c’est la dénomination que l’on donnait à une femme de mauvaise vie, aliquam ex sacerdotum concubinis, dit Gillis D’Orval, à qui nous empruntons ce trait, qu’on revêtait de magnifiques habits de pourpre , et qui , le visage couvert d’un voile et la tête ceinte d’un diadème, était élevée au milieu de l’église sur une espèce de trône. Tout le monde, les prêtres comme le peuple, chantait pendant tout le jour au son des tambours et des instrumens , autour de la reine , à laquelle on avait l’air de rendre un culte idolâtre.

Nous ignorons combien de tems dura cette profanation sacrilège. On conçoit que le carme chaussé Théodose Bouille la passe discrètement sous silence. »


Messager des sciences et des arts de la Belgique, F de Reiffenberg et al., Tome 2, Gand, 1834


Anecdotes et curiosités à Liège
Liège au 12ème siècle
La religion à Liège

Alberon I supprime le droit de morte main à Liège

19 janvier 2008

« Il existait à Liége, dit la chronique, vers 1124-, un droit appelé de morte main, en vertu duquel, après le trépas d’un chef de famille, le seigneur s’emparait du meuble le plus riche de la maison. Or, il avint que l’évêque Alberon Ier, allant, selon son habitude, faire de nuit sa prière aux portes de quelques églises, entendit une pauvre femme qui se lamentait et s’écriait d’une voix entrecoupée de sanglots :  » Ne suis-je donc pas déjà assez malheureuse d’avoir perdu mon mari, faut-il encore que l’évêque vienne saisir le seul lit que j’aie pour mes enfants!…  »

Le lendemain, Alberon se fit expliquer le sujet de la plainte qu’il avait ouïe, et, reconnaissant alors toute l’injustice d’une semblable mesure, il en délivra la cité et tout le pays. C’est de là, dit-on , que provient la coutume établie anciennement chez nous, de ne jamais faire de testament sans -y insérer un petit legs pour l’église de Saint-Lambert. »

Liége pittoresque: ou Description historique de cette ville et de ses principaux monuments, Matthieu Lambert Polain, 1842


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