« La fête des fous a trouvé plus d’une histoire. Voici une anecdote qui semble appartenir au même sujet. Sous Albéron II , évêque de Liège, dont l’avénement eut lieu en 1136 , les mœurs des Liégeois étaient fort relâchées.
C’est alors qu’on imagina , pour égayer les solennités trop graves des fêtes de Pâques et de la Pentecôte , de créer une reine, c’est la dénomination que l’on donnait à une femme de mauvaise vie, aliquam ex sacerdotum concubinis, dit Gillis D’Orval, à qui nous empruntons ce trait, qu’on revêtait de magnifiques habits de pourpre , et qui , le visage couvert d’un voile et la tête ceinte d’un diadème, était élevée au milieu de l’église sur une espèce de trône. Tout le monde, les prêtres comme le peuple, chantait pendant tout le jour au son des tambours et des instrumens , autour de la reine , à laquelle on avait l’air de rendre un culte idolâtre.
Nous ignorons combien de tems dura cette profanation sacrilège. On conçoit que le carme chaussé Théodose Bouille la passe discrètement sous silence. »
Messager des sciences et des arts de la Belgique, F de Reiffenberg et al., Tome 2, Gand, 1834
Anecdotes et curiosités à Liège
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