Archive for the 'Verviers' Category

De Liége à Verviers en chemin de fer le long de la Vesdre, par Th. Gauthier

7 janvier 2008

« De Liége à Verviers, le chemin de fer, piqué sans doute de s’entendre reprocher son amour pour les plaines et son dédain des sites pittoresques, a choisi, comme eût pu le faire une route d’autrefois, un terrain des plus accidentés; une petite rivière, la Vesdre, s’amuse à barrer le passage au railway avec une obstination mutine.A chaque pas, il faut l’enjamber par un pont. Le pont franchi, une colline se présente, vite un tunnel, et ainsi de suite alternativement.

Vesdre - Chateau de haute FraipontLe paysage qu’on traverse est délicieux ; ce sont des pentes boisées, relevées d’assez de roches pour être agrestes et non sauvages, constellées de villages, de châteaux et de maisons de campagne. La Vesdre joue au fond de tout cela, à travers des saules, des aunes et des peupliers, et produit des effets charmants. »

Caprices et zigzags, Théophile Gauthier, 2è ed, 1856


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Les trémoussements des jeunes mariées de Verviers à St-Lambert de Liège

18 décembre 2007

« Les Manans Bourgeois Habitant de Vervier sont obligés d’envoïer tous les ans les douze plus jeunes mariés, la croix de leur paroisse & le tambour de la ville, au Chapitre de St. Lambert de Liège. Le cortège entre à neuf heures du matin dans l’église, les Députés présentent en hommage aux Tréfonciers, de l’or, de l’argent & du cuivre ; ensuite au son du tambour ils dansent une ronde sous une grande couronne de fer blanc qui décore la nef de la cathédrale.

Cette pantomine dure une heure, les jeunes mariées s’y distinguent ordinairement par la vivacité avec laquelle elles font voltiger leurs jupons & Messieurs les Chanoines, présens à la cérémonie, ne laissent point de faire attention à l’élégance de la jambe des sauteuses & peut-être à autre chose que ce trémoussement dévot fait appercevoir.

Le scandale fini, les Députes sortent de l’église, tambour battant, croix levée, vont prendre au marché au bled une mésure de forment, la portent à la troisième arche d’un pont sur la Meuse, la brisent avec le bâton de la croix & la jettent ensuite dans la rivière.

L’origine de cette farce vient de ce qu’autrefois les habitans de Vervier, plus honnêtes gens alors que les nobles bourgeois & manans de Liège, firent une mésure plus grande que celle de Liège, ce qui faisait tort aux Chanoines, dont la mésure était plus petite. L’intérêt donna de l’humeur au Chapître en conséquence il obligea les habitans de Vervier de prouver tous les ans par cette cérémonie que les gens d’église ne pardonnent jamais.  »

Les abus dans les cérémonies et dans les moeurs developpés, Henri-Joseph Du Laurens, 1767


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