Archive for the 'houillère' Category

La houille est exploitée en province de Liège depuis la fin du XIIè siècle.

5 novembre 2007

« La houille est exploitée en grand dans la province de Liège depuis la fin du XIIe siècle, en 1198; mais il paraît très-vraisemblable qu’elle a été connue en 1049, et peut-être encore avant. On attribue généralement la découverte de la houille à un paysan de Plainevaux, nommé Hullos, d’où certainement le mot houille, en latin huila, est tiré. Cette découverte fut faite, à ce qu’il paraît, dans les environs du Val-St-Lambert.

Liège, houillère St-Gilles, 18e siècle

Liège, houillère St-Gilles, 18e siècle

La houille est la plus grande richesse minérale de la province de Liège. Aussi y compte-t-on 106 houillères qui occupent plus de 12,000 ouvriers.
La quantité de houille livrée au commerce, en 1828, par ces précieux établissemens, s’est élevée à 576,706,860 kilogrammes. Dans ce produit annuel, les 6 houillères du quartier de Seraing figurent à elles seules pour 107,555,600 kilogrammes. On ne comprend pas dans cette évaluation la grande quantité de houille qui est consommée pour le service de ces exploitations.
Une partie de cette immense quantité de combustible se consomme dans la province, soit au service des usines, soit aux usages domestiques; l’autre partie s’exporte dans les autres provinces, et principalement dans celles de Limbourg, du Brabant septentrional, de la Hollande, etc. .  »

Essai sur la constitution géognostique de la Province de Liège, C.J. Davreux, 1829-1833


Autres billets sur les mines de Liège
Liège au 12ème siècle

L’Ingénieur en Chef à propos du travail des enfants dans les mines de Liège

3 juillet 2007

Renseignements additionnels communiqués par M. l’Ingénieur en chef de la troisième division des mines, au Ministre des travaux publics.

« Liége, le 3 juillet 1844,

MONSIEUR LE MINISTRE,
Par dépêche du 3 février 1844, vous me faites l’honneur de me demander le nombre des enfants des deux sexes, au-dessous de l’âge de douze ans, employés dans les mines de ma division, et mon avis sur le mérite d’une disposition législative qui interdirait l’admission des enfants dans les mines avant l’âge de douze ans révolus.

Vingt-deux enfants : seize garçons et six filles, sont employés à la surface dans les magasins à nettoyer les minerais; et quinze garçons seulement n’ayant pas atteint leur treizième année, sont occupés dans l’intérieur des mines.

L’article 29 du décret du 3 janvier 1813 défend de laisser descendre ou travailler dans les mines et minières les enfants au-dessous de dix ans; cette disposition, si sage à tous égards, était devenue une nécessité alors que l’on employait tant d’enfants de l’âge de sept à dix ans au transport du minerai à l’intérieur des exploitations; mais, aujourd’hui que les petits traîneaux ont été remplacés par de grands galliots roulant sur des chemins de fer, ce sont, en général, des chevaux ou les ouvriers les plus robustes, de l’âge de seize à trente ans, qui font la besogne dont on chargeait autrefois les enfants.

Enfant MineAnciennement les galeries de roulage n’avaient que 0m 45 à 0m 65 de hauteur et atteignaient rarement un développement de 300 mètres; il y avait donc nécessité absolue d’employer les ouvriers les plus petits au transport des minerais, des déblais et des matériaux. Maintenant que les progrès de l’art permettent de donner à ces voies des dimensions beaucoup plus grandes, etc., le déhouillement s’opère sur une plus grande échelle, s’éloigne parfois jusqu’à 1.5OO mètres de la bure d’extraction et ne réclame plus le concours de jeunes enfants.

Je ne vois donc aucun inconvénient à interdire l’accès des mines et minières aux enfants qui n’ont pas atteint douze ans révolus, tandis qu’une telle mesure peut produire des effets salutaires sur le physique et sur le moral de ces faibles créatures.
J’ajouterai encore, M. le Ministre, que tous les directeurs et chefs mineurs que j’ai interrogés m’ont déclaré, sans hésiter, qu’il y a longtemps que l’article 29 du décret précité aurait dû subir la modification projetée. C’est aussi l’opinion de la plupart des officiers des mines de la troisième division.

L’Ingénieur en chef des mines,
C. WELLEKENS. »

réponse d’un Ingénieur en Chef, à l’ Enquête sur la condition des classes ouvrières et sur le travail des enfants, Ministère de l’intérieur, Belgique, 1846


Lire aussi: la situation du travail des enfants dans les mines à Liège
Autres billets sur les mines, ici
Liège au 19ème siècle

A Liège, explosion dans la houillère de Champay (1823)

27 avril 1823

« 27 avril – Liège (Pays-Bas ). — Un événement plus déplorable encore par le nombre des victimes que celui des mines d’Anzin , près Valenciennes , vient d’avoir lieu dans une des houillières voisines de Liège.

Hier , les ouvriers de la fosse de Champay, près Saint-Gilles, au nombre de quatre-vingts, à une profondeur de deux cents toises, exploitaient le filon dit veine blanche, lorsqu’une explosion terrible , produite par le gaz hydrogène , en tua vingt-un , et en blessa , plus ou moins grièvement, à peu près le même nombre : depuis il en est mort trois des suites de cet accident; l’on n’a encore pu se procurer aucun renseignement sur la cause de l’inflammation du gaz. Les propriétaires de cette exploitation employant tous les moyens en leur pouvoir pour la prévenir.  »

Annuaire historique universel pour 1823, Charles-Louis Lesur, Paris, 1824


Les mines de Liège
Liège au 19ème siècle