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La fabrication d’armes s’accroit à Liège (1815-1838)

7 décembre 2007

Durant la période hollandaise, la fabrication des armes a pris du développement; le débouché de l’Amérique s’ouvrit pour elle ; depuis la révolution de 1830, ce développement s’est encore accru.

En 1829, cent quatre-vingt-dix mille six cent soixante armes à feu sortirent de ses ateliers; on en compte, pour 1835, deux cent soixante et onze mille cinq cent quatre-vingt-sept, se composant de 74,608 armes de guerre, 100,488 fusils de luxe à un coup, 24,337 fusils doubles, 7,229 fusils de bord, 15,537 paires de pistolets de luxe, de combat, d’arçon, etc., 49,488 paires de pistolets de poche, représentant environ une valeur de cinq millions de francs.
Le Page Liège

La fabrication a encore augmenté en 1836; voici ce que Liége a produit dans cette dernière année :

Fusils de luxe à un coup 152,044
Fusils de luxe à deux coups 24,846
Fusils de bord 8,438
Pistolets d’arçon (par paires) 22,086
Pistolets de poche (par paires) 70,314
Fusils de munition, mousquets 71,651
Total. 349,379

Liège fusil Francotte 1850Il est essentiel de faire observer, pour n’induire personne en erreur, que ces calculs sont fournis par le banc d’épreuve où se vérifient les armes avant leur achèvement. Beaucoup de canons octogones entre autres sont envoyés, bruts et sans être montés, dans le Levant.
Les fusils de Liége s’expédient dans le monde entier malgré les barrières de douane. Le bon marché assure cet avantage aux fabricans liégeois.
Birmingham, le grand atelier de l’Angleterre, ne l’emporte pas sur Liége par le nombre de pièces qu’il fournit.
Nous parlons des fusils de luxe et de commerce, car pour les fusils de guerre, on n’en peut expédier ni en Angleterre, ni en Autriche, ni en Prusse, ni en Russie.

Sur les Inventions et Perfectionnemens dans l’industrie, depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, par M. N. Briavoinne. in Tome XIII des Mémoires couronnés par l’Académie Royale des Sciences et Belles Lettres de Bruxelles, 1838


Autres billets sur l’industrie à Liège
Liège au 19ème siècle

Du développement de l’industrie dans la province de Liège au début du 19è siècle

16 novembre 2007

« Veut-on la preuve la plus irrécusable du développement de l’industrie dans la province? Qu’on consulte les tables des autorisations qui ont été accordées, conformément aux lois et arrêtés sur la matière, pour la création d’établissements industriels de toute nature. En compulsant ces tables, depuis 1825 jusqu’en 1845, nous avons trouvé qu’on avait autorisé:

1° de 1828 à 1844: 50 Fabriques de draps ;
2° — 1826 — 1843 : 28 Fours à chaux;
3
° — 1855 — 1842: 4 Fourneaux à raffiner le plomb et l’étain ;
4° — 1826 — 1843
: 49 Briqueteries, pour la plupart permanentes;
5° — 1824 — 1843
: 42 Distilleries de genièvre et d’eau-de-vie indigène;
6° — 1827 — 1841
: 3 Magasins à poudre ;
7° — 1834
: 2 Fabriques de chapeaux ;
8° — 1826 — 1842
: 12 Raffineries de sel ;
9° — 1826 — 1842
: 24 Savonneries;
10
° — 1824 — 1842: 18 Brasseries;
11
° — 1828 — 1844: 8 Fabriques de chandelles;
12
° — 1824 — 1838: 4 Fabriques de colle ;
13° — 1826 — 1838
: 39 Fabriques de tuiles, de briques réfractaires et de poteries ;
14
° — 1825 — 1834 : 10 Teintureries;
15
° — 1828 — 1840: 17 Filatures de laine, de tin et de coton ;
16
° — 1825 — 1843 : 91 Fonderies de métaux (fer, plomb, cuivre, etc.);
17
° — 1833 — 1841 : 8 Fabriques de gaz;
18
° — 1824 — 1843 : 36 Moulins à vent ou à vapeur pour les grains, les bois de couleur, l’huile, etc.;
19
° — 1839 — 1843 : 3 Scieries;
20
° — 1830 — 1842 : 5 Usines;
21° — 1827 — 1841
: 5 Fabriques de chaudières;
22
° — 1839 — 1843: 2 Sociétés de hauts fourneaux (Seraing et Sclessin) ;
23° — 1823 — 1842
: 5 Ateliers de construction;
24° — 1833 — 1840
: 6 Fabriques de vinaigre;
25
° — 1834 — 1859 : 5 id. d’armes , de canons de fusils ;
26° — 1838 — 1841
: 3 Papeteries;
27
° 1838 : 5 Fabriques de cordes de boyaux ;
28
° 1842 : 2 id. d’épingles;

Liège Linière St-Léonard
29° — 1827 — 1837
: 2 Martinets.
30° 1838
: 1 Fabriques de sucre de betterave ;
31
° 1836 : 1 Atelier d’horlogerie ;
32° 1834
: 1 fabrique de toile cirée et visières ;
33° 1838
: 46 Fours à coke;
34° — 1838 — 1841
: 2 Lavoirs de minerais;
35
° — 1836 — 1842 : 2 Fabriques de cordes;
36° — 1854 — 1842
: 5 Serrureries;
37° — 1839 — 1840
: 1 Verrerie et plusieurs fours à verreries ;
38° — 1825 — 1828
: 3 Fabriques de céruse et de produits chimiques;
39° 1841
: 2 Fours à plâtre;
40
° Plus deux fabriques de tuyaux de métal ; une de gants ; une d’allumettes phosphoriques ; une de chicorée; une de noir animal et d’hydrochlorate d’ammoniaque ; une chaudronnerie ; deux laminoirs pour zinc ; un atelier pour la fabrication de la gélatine et du suif; une fabrique de cire à cacheter et de crayons ; une de potasse ; une de cartons; une de quincailleries; une de poudrette inodore; une de poêles; une tannerie ; un atelier de menuiserie ; une fabrique de fer étamé; des métiers à polir ; un four à réverbère ; une fabrique de tabacs ; un laminoir pour fer, etc., en tout 23 établissements qui, réunis à ceux qui précèdent, donnent 568 établissements industriels nouveaux, sujets à une autorisation préalable, créés dans l’espace de vingt années.

Dans le même laps de temps on a accordé l’autorisation de placer 278 machines à vapeur, soit dans ces établissements , soit dans d’autres qui existaient antérieurement, et dans lesquels on employait d’autres forces motrices.  »

Enquête sur la condition des classes ouvrières et sur le travail des enfants, Ministère de l’intérieur, Belgique, 1846

Autres billets sur l’industrie à Liège
Liège au 19ème siècle

La Fonderie à Canons de Liège

26 août 2007


« On ne peut parler de la fabrique d’armes à Liège, sans mentionner en même temps la fonderie royale de canons, qui, par son ensemble, son importance, sa tenue intérieure, mérite d’occuper non-seulement le premier rang entre les divers établissements analogues de l’Europe, mais doit être encore recommandée à l’attention des industriels qui aiment à étudier les progrès des procédés et à en connaître les résultats.

La fonderie de canons existe à Liège depuis 1802; trois militaires se sont succédé jusqu’ici dans la direction de cet établissement, le capitaine Déranger, le général Huguenin et le major Frédérix. Tous trois semblent avoir pris à lâche de prouver qu’entre la science des armes et la science de l’industrie, la distance peut être facilement comblée, et que l’une sait alors prêter son appui à l’autre. Et en effet, l’administration de ces trois directeurs se rapporte à trois époques distinctes, à l’Empire, puis à la période hollandaise, enfin au régime actuel. Si nous envisageons la situation de l’établissement à chacune de cès trois époques, nous la trouvons marquée par l’adoption des procédés les plus avancés qui distinguent chacune d’elles.

A la direction du capitaine Béranger remontent l’emploi des premières machines à vapeur dans lesquelles le mouvement alternatif est transformé en celui de rotation, et l’établissement du premier chemin de fer que l’on ait vu dans le pays.

Avec la direction du général Huguenin commence le moulage des bouches à feu en fonte de fer avec une supériorité qui peut soutenir toutes les comparaisons de l’étranger, système que jusqu’alors la Suède seule avait osé adopter pour l’artillerie de campagne.

Enfin à la direction du major Frédérix se rattachent la confection des pièces de bronze, l’introduction de l’air chaud dans les diverses opérations sidérurgiques de la fonderie, plusieurs améliorations obtenues par la construction des fourneaux à réverbères et par l’emploi du coke provenant des escarbilles, dans la fusion et le moulage de la fonte.

Liège, la Fonderie Royale de CanonsL’établissement dans son aspect extérieur se compose au milieu d’une cour immense: d’un atelier de boulets, d’un atelier pour la fonderie des canons, d’un atelier de forgerons , d’un autre pour les tourneurs, d’un autre encore pour le sciage et le forage, enfin d’un atelier de menuiserie, et de plusieurs magasins pour le cuivre et autres objets de menu détail.

Dans l’intérieur des ateliers, on compte douze fourneaux à réverbère, douze bancs de forage, quinze feux de forges ; un maka et un four à chauffer les grosses pièces. Le mouvement est imprimé par trois machines à vapeur.

La fonderie de Liège est la seule en Europe qui réunisse la confection des pièces de fer et des pièces de bronze. Si elle ne possède pas comme quelques fonderies étrangères des hauts-fourneaux, c’est que l’expérience a démontré l’infériorité des bouches à feu obtenues de première fusion ; et du reste elle a plus de bancs de forage qu’aucune autre ; elle a autant de fourneaux à réverbère que la principale fonderie de France (celle de Ruelle près d’Angoulême) 5 elle en a plus que la principale fonderie d’Allemagne (celle de Sayn près de Coblentz).

La fonderie de canons de Liège occupe 127 ouvriers; elle pouvait produire l’un dans l’autre, en 1836, une pièce par jour ; elle en produit une et demie depuis 1837.

Depuis que l’on confectionne à Liège des bouches à feu en fonte, des expériences positives ont démontré que les minerais et les fontes belges, traités par des mains habiles , peuvent rivaliser avec les meilleures fontes de Suède et peut-être les surpasser. L’excellente qualité des pièces coulées à la fonderie royale de Liège ressort encore des concours ouverts à La Fère en France, en 1835 et 1836, entre l’artillerie belge et l’artillerie française. »

Extrait de: De l’industrie en Belgique: Causes de décadence et de prospérité, par N. Briavannoine, 1839.

L’industrie à Liège
Sciences et techniques à Liège
Liège au 19ème siècle

Liège est encore au dix-neuvième siècle la ville des armuriers

27 avril 2007

Liège, armuriers

Liège, armuriers

«Liège est encore, au dix-neuvième siècle, comme au seizième, la ville des armuriers. Elle lutte avec la France pour les armes de guerre, et avec Versailles en particulier pour les armes de luxe. Mais la vieille cité de saint Hubert, jadis église et forteresse, commune ecclésiastique et militaire , ne prie plus et ne se bat plus ; elle vend et achète. C’est aujourd’ hui une grosse ruche industrielle. Liége s’est transformée en un riche centre commercial. La vallée de la Meuse lui met un bras en France et l’autre en Hollande, et, grâce à ces deux grands bras, sans cesse elle prend de l’une et reçoit de l’autre. »

Le Rhin: lettres à un ami, Victor Hugo, 1842


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