Durant la période hollandaise, la fabrication des armes a pris du développement; le débouché de l’Amérique s’ouvrit pour elle ; depuis la révolution de 1830, ce développement s’est encore accru.
En 1829, cent quatre-vingt-dix mille six cent soixante armes à feu sortirent de ses ateliers; on en compte, pour 1835, deux cent soixante et onze mille cinq cent quatre-vingt-sept, se composant de 74,608 armes de guerre, 100,488 fusils de luxe à un coup, 24,337 fusils doubles, 7,229 fusils de bord, 15,537 paires de pistolets de luxe, de combat, d’arçon, etc., 49,488 paires de pistolets de poche, représentant environ une valeur de cinq millions de francs.
La fabrication a encore augmenté en 1836; voici ce que Liége a produit dans cette dernière année :
Fusils de luxe à un coup 152,044
Fusils de luxe à deux coups 24,846
Fusils de bord 8,438
Pistolets d’arçon (par paires) 22,086
Pistolets de poche (par paires) 70,314
Fusils de munition, mousquets 71,651
Total. 349,379
Il est essentiel de faire observer, pour n’induire personne en erreur, que ces calculs sont fournis par le banc d’épreuve où se vérifient les armes avant leur achèvement. Beaucoup de canons octogones entre autres sont envoyés, bruts et sans être montés, dans le Levant.
Les fusils de Liége s’expédient dans le monde entier malgré les barrières de douane. Le bon marché assure cet avantage aux fabricans liégeois.
Birmingham, le grand atelier de l’Angleterre, ne l’emporte pas sur Liége par le nombre de pièces qu’il fournit.
Nous parlons des fusils de luxe et de commerce, car pour les fusils de guerre, on n’en peut expédier ni en Angleterre, ni en Autriche, ni en Prusse, ni en Russie.
Sur les Inventions et Perfectionnemens dans l’industrie, depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, par M. N. Briavoinne. in Tome XIII des Mémoires couronnés par l’Académie Royale des Sciences et Belles Lettres de Bruxelles, 1838
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