Païenporte était-elle la porte des païens à Liège ?

22 juillet 2008

On ne connait pas l’origine de l’expression de Payen -porte ;
c’est ainsi qu’on a traduit dans les chroniques manuscrites celle de porta Pagani. Dans une note que je dois à la bienveillance obligeante de M. de Villenfagne , ce savant forme deux conjectures à ce sujet. Au tems de St Hubert, vers 699 , il y avait encore beaucoup de païens dans la Taxandrie ou Campine.
C’est peut-être pour cette raison qu’on aura nommé Payen-porte celle par laquelle on sortait pour aller dans la Campine. Dans les siècles reculés, il existait dans le pays de Liège une famille noble du nom de Payen. Un seigneur appelé Payen de Warsée était échevin de Liège dans le 14è siècle, comme on le voit dans le Miroir des nobles de la Hesbaie par de Hemricourt , p. 140 de l’édition de 1791. Un Henri Polarde de Neuvice, bourgmestre de Liège en 1302, eut une fille qu’on nomma la dame de Payen-porte, et qui fut mariée à Lambert d’Oupeye.

La situation de cette porte est mieux connue que son étymologie. Les hauteurs de Ste Walburge étaient en face de cette porte : elle conduisait donc au faubourg de Ste Walburge et aux vignobles qui s’étendent jusqu’à la porte de Vivegnies. Cette porte cependant n’était que très-peu fortifiée en 1203, ou plutôt les fortifications n’en avaient été qu’ébauchées ; car en 1213, les Liégeois, craignant d’être surpris comme ils l’avaient été l’année précédente par le duc de Bourgogne , qui était entré par cette porte, construisirent des murs épais. Elle fut murée dans la suite , et son nom était déjà presque perdu au tems de l’historien Fisen, qui écrivait vers le milieu du 17e siècle. La porte de Ste Walburge touchait l’ancienne citadelle de Liège, et elle vient d’être démolie.

Dictionnaire géographique du royaume de Pays-Bas, Louis Dieudonne Joseph Dewez, Bruxelles, 1819